jeudi 20 décembre 2007

Emma Kunz

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The Third Mind - Palais de Tokyo
Décembre 2007, Paris
Le passage vers une nouvelle année. La recherche d'un sens. L'image d'une ligne courbe et régulière. La marque d'une inscription dans le temps. Comme grille de lecture, les dessins d'Emma Kunz et son exploration du mouvement et du rythme.

jeudi 29 novembre 2007

The Flying Club Cup


Beirut - live Maison de la Radio
26 novembre 2007, Paris

Beirut, Zach Condon, sa voix a mûri, la complexité musicale se dévoile, frôle le jazz et les morceaux en live sont détournés en pur rock. Deuxième album, The Flying Club Cup, le chemin se poursuit et ne peut pas s’arrêter. La fanfare new-yorkaise, belle par sa jeunesse et son intemporalité, traverse à nouveau l’Europe et son histoire et sa mémoire. Les yeux fermés, le visage piqué par les embruns, le sel sur les joues, le vent humide dans les cheveux, tout est sensation, goût de la vie, réconciliation entre un passé perdu et espoirs à venir, c’est trop beau.

mercredi 28 novembre 2007

First time


Itinéraire Défense, novembre 2007

vendredi 16 novembre 2007

The Fiery Furnaces


The Fiery Furnaces - nouvel album Widow City & live
15 novembre 2007, Paris

Un concert, aller voir pour écouter ou le contraire. En privé, The Fiery Furnaces s'écoute comme un opéra moderne ou un cirque comique. En public, c'est une scène terriblement énervée, qui ne vit que par ses propres rythmiques. Eleanor Friedberger incarne par sa voix toujours grave, forte, jamais vibrante, cette vivacité de plante souple et un peu opaque. Un pantalon rayé à la taille haute, des flea market trésors autour du cou, une frange et les yeux dessous, une allure superbe, des gestes de scène en accord avec la basse. Elle fascine et impose un récit déstructuré et complexe. Ou est-ce Matthew, son frère qui frappe et caresse son clavier comme le chef de cet orchestre rock tout en découpage et relances ? C'est dansant TROPICAL ICELAND sublime et cool MY EGYPTIAN GRAMMAR électrisant DUPLEXES OF THE DEAD et frissonnant ...par des boucles lentes et douces instrumentales. C'est un peu comme sauter dans une flaque d'eau très fort avec ses deux pieds au coin d'une rue sombre et regarder les reflets bleus, violet, roses, mauves qui miroitent et se mélangent.

vendredi 26 octobre 2007

Un souvenir


Géants magnifiques - balade urbaine d'été
Berlin, août 2007

jeudi 25 octobre 2007

Stark Reality


All you need to make music - children television show
1960's

lundi 23 juillet 2007

Vincent Gallo


Live Vincent Gallo, Fuji Rock Festival - Japon
2003

samedi 21 juillet 2007

Dirty Projectors


Dirty Projectors - Double live
Juillet 2007, Trabendo & Flèche d'Or, Paris

Première semaine de juillet à Paris, premier live de Beirut en France, un beau concert, plein de vie. Ailleurs l'Europe menacée d'attentats retarde la première partie du concert, Dirty Projectors n'a le temps que d'un morceau avec voix et guitare. "Miserable and thirsty" marque ma rencontre avec ce groupe de Brooklyn. Deux filles qui chantent comme on conte une balade ancienne, leur timbre doux et raffiné est frisson. Un garçon un peu abîmé, un musicien enragé à la voix sombre comme une vie déjà traversée. Ils sont jeunes et fascinants. Sur une autre scène, accompagnés d'instruments, ils confirment ce sentiment de fascination. Les voix hyper pures, très appliquées se mêlent à des rythmes incertains, décalés, qui se synchronisent sur certains morceaux sur des battements de hip hop. Phrases leitmotiv, guitares et batteries énervées. L'impression d'un son nouveau, singulier qui semble parfois impossible à suivre...et l'abandon même étrange est pourtant là, les trois voix de Dirty Projectors créent une ambiance sonore et physique à leur image, pleine de charme, d'envoûtement, de marges et de vie new-yorkaise à la fois légende et renouveau insensé.

jeudi 19 juillet 2007

Helio Oiticica


Helio Oiticica - Rétrospective
Juin 2007 - Tate Modern, Londres

Relier les mots aux sensations. Mon corps me pousse à ça quand il se fond dans la foule et les sons clairs, puis profonds, puis sourds, quand il est captif (Daft Punk-Hyde Park-London-16th of june 2007). Ma tête, mon corps et la danse me poussent à ça quand ils se libèrent, exempts de complexe, reconnaissants pour la beauté des sons, la complexité et l’intelligence de la musique écoutée et vécue un soir de festival. Musique tout à la fois festive, référencée, mondiale, ultracontemporaine et enracinée dans son Japon d’origine (Cro-Magnon-Base Nautique-WorlwideFestival-Sète-13 juillet 2007).
Résumé des sensations de l’été, magistralement inauguré par l’escapade londonienne d’un week-end de juin. Prémisses de sensations à re-chercher à travers la rétrospective d’Helio Oiticica à la Tate Modern.
Artiste brésilien, il est ce corps dansant, il est le souffle court et le rythme de la cuica. Première salle, des maquettes suspendues au plafond, arrachées aux collines de la ville, des micro-constructions qui se balancent, rappellent l’éphémère, la démolition toujours possible et pourtant la force : elles sont jaunes, rouge, ocre, terre et racines. Autre salle : j’enfouis en rêve, mes bras, mes cheveux, ma tête dans les Parangoles, grandes capes magiques, faites de mille bout de tissus, que l’artiste porte ou fait porter à des corps virevoltants, exultants de danse et de samba. Rétrospective et hommage et immersion totale dans ce monde urbain brésilien humide et solaire. A voir, à vivre, à revoir, à imprimer en soi et sur sa peau pour ne pas oublier. parangoles - metaesquema - seja marginal seja heroi - samba - mangueira - verde e rosa

mercredi 2 mai 2007

Honorable Hashimoto


Honorable Hashimoto - Terrytoons
1960

vendredi 6 avril 2007

Maximum Joy


Maximum Joy - Silent Street
Unlimited (1979-1983) - Bristol

Sur cette photo, l’aisance, le bien dans sa peau et le soleil dans les yeux depuis un transat observant le monde. Arrêter deux minutes d’être au présent et se poser. Maximum Joy apporte du souffle et de la vie…de l’espoir. Musique sans complexe, basée sur une rythmique régulière et souple, des saxos bondissants, des claviers discrets traçant la route d'une voix haut-portée et libre, celle de Janine Rainforth. Maximum Joy d’un lointain Bristol (1979) et d’une fraîcheur intacte. Ouvrir les bras et respirer fort en écoutant, ça fait du bien.

dimanche 1 avril 2007

Ellis Island


Emanuele Crialese - Golden Door
2007 - Film
Naître de la Sicile, émerger de la pierre et de l'aridité, connaître et abandonner le goût de cette terre, mourir et aimer dans des cales obscures, marines, trempées par la sueur des corps et des pleurs. Golden Door, le film d'Emanuele Crialese, raconte les arrachements, départs d'une vie. Il parle en moi de mes racines, des miens anciens. Il parle de leurs rêves d'une Amérique trop grande et trop brute pour leurs corps secs et burinés, façonnés par la terre éblouissante et le travail sans fin. J'en sors bouleversée, pleine de sanglots retenus et de beauté. Ce film est une photographie, succession de tableaux sensibles, une introspection intense dans les imaginaires de ces migrants du siècle. Je reste muette comme Pietro Mancuso, fils de Salvatore et de Pasolini, héritier de l'Italie, porté jusqu'à Ellis Island pour raconter la mémoire et les espoirs déracinés.

mercredi 28 février 2007

Chris Marker


Chris Marker - Sans Soleil
1982 - Film

mardi 27 février 2007

Andres Serrano


Andres Serrano - La Part Maudite
> 4 mars 2007 – Collection Lambert, Avignon

Parcours obscur, tensions sensorielles, visite de «la part maudite», exposition-rétrospective d’une grande partie des travaux du photographe new-yorkais Andres Serrano. D’une salle à l’autre, l’acception se fait précise et sans détour. La part maudite est mise à nu dans l’imaginaire torturé, empreint de croyances et de peurs (Piss Christ, Dante Inferno). Elle est montrée du doigt dans des comportements extrêmes et des choix impossibles et effrayants (Sex, KKK). Elle est photographiée dans sa brutalité inéluctable (The Morgue). Enfin dans America, l’artiste l’interroge à travers des visages. Des Américains post 9.11.01 aux regards droits, leur présence est implacable, la chair est vivante et elle nous parle. La couleur et l’extrême réalité des photos évoquent chacune le point de départ ou la mort, mais aussi la vie dans la complexité, la perversion, l’attachement. Fin du dédale, tensions toujours palpables, générées par ce travail dérangeant et remarquable.

The Rapture


The Ratpure - Live in Paris
22 février 2007 – La Cigale, Paris

The Rapture send me into raptures. Jouer un peu de ce mot explicite et physique. Traduction 1 : extase. Elle naît des guitares tenaces, du rythme sec de la batterie, des boucles dorées électriques. Avec une maîtrise parfaite de leur rock et l’appui original et allumé du souffle disco. Traduction 2 : ravissement. Il est visuel et organique. C’est les corps de ces garçons en gestes contrôlés et en mouvements faciles, en jambes brindilles et masses de cheveux souples. Le concert est un moment et un lieu magiques, une bulle bleue et rose offerte par des stars de scène et vécue comme une transa urbaine forte et vivante. Thanks The Rapture.

mardi 20 février 2007

Mangueira o Beija-Flor


Cartola - Estaçao Primeira de Mangueira
1978 - Sambodromo do Rio

Parabens, é o tempo do carnaval. Ça aide à traverser le mois de février. Pourquoi pas à New Orleans dans des rues désolées et cuivrées de fanfares, à Rio de Janeiro en plumes pailletées et peaux luisantes de coco. Masquer la réalité pour quelques jours en soufflant dans un tuba (instrument rêvé) et en dansant comme un beija-flor (école de samba-coraçao). Celebrations, it’s the brass band party time…

lundi 19 février 2007

William Eggleston


By the ways, a journey with William Eggleston
Février 2007 (sortie) - Documentaire de Vincent Gérard, Cédric Laty

Le procédé éprouve les couleurs par le transfert et l’application. Ce «n’est donc que ça», le dye-transfer. La couleur s’imprime, passe, repasse et se fige. Le «moment décisif» devient alors indélébile. Eggleston déambule, il avance dans ses paysages de villes éreintées ou de garrigues sèches comme un héron malicieux. Son pas est avisé. Le chasseur de papillon capture l’instant de la rue, d’un visage, d’un temps et l’inscrit en couleurs ultra réelles. De lui, on devine surtout et on écoute sa musique plus que ses explications…Et on admire la lumière, les cadrages ambigus. A travers le pare-brise d’une grosse américaine, le soleil rouille est doux. Là-haut dans un ciel immense, les nuages charnus sont indolents. Les bouteilles de lait sont balayées par l’abandon dans un champ de Louisiane. Au fond d’un bar marron, le chignon est impeccable, impassible, un peu angoissant.

lundi 12 février 2007

Vik Muniz


Pictures Of Holes
1999 - Paris (Exposition)

Vik Muniz, artiste brésilien contemporain. Graphisme sensitif, fait de distances et de re-création. Il photographie ses œuvres, et à travers elle chacun de nous, individus, sociétés. Il exploite notre déni, notre indifférence, nos incompréhensions ou nos oublis… Les trous ou les points formant une image secrète et intime, les enfants des rues en sucre, les portraits connus en chocolat liquide ou ketchup glissant, les oeuvres reproduites en fils entrelacés et emmêlés... Son travail est l’interprétation, le moment, l’instant. Vik Muniz travaille pour récupérer, selon ses mots « les trous noirs de la connaissance ». La science, les savoirs laissent des vides, des interstices que l’artiste choisit comme matière. Ils sont le point de départ de sa réflexion picturale et artisanale. Ces vides sont souvenirs, images inconscientes. Colorées, lumineuses, ou sombres au contraire, elles expriment une vision toujours nette, inévitable, un peu comme la lumière hivernale, en juillet à Rio, quand chaque détail devient le point d’un tout global.

vendredi 9 février 2007

Beirut


Beirut – Gulag Orkestar
2007 - Francylvannia, New York

Magie. Tout écouter à la fois sans nostalgie, dans la chaleur de ce vieux soleil, dans la tristesse d’un souvenir yiddish et l’émotion des sons Klezmer. C’est savoureux, avec un goût de bagel au pastrami, une salade de chou rouge vinaigrée, des cornichons épais, de la neige à Montréal, du soleil écrasant à NY et dans toutes les rues de Varsovie et d’ailleurs à l’est. J’aimerais bien suivre ce Beirut nouveau. Avec lui. Vagabonder dans Prenzlauer Berg (Berlin). Conduire une fiat pourrie et beige sur une route d’herbe et de sel dans les Pouilles (Postcards from Italy)...Ecouter encore encore bouleversée.

Lo Borges


Lô Borges – Eu sou como você é
1972 – Minas Gerais

C'est une action et une aventure : un espace de croisements, d'impressions et d'interceptions urbaines, musicales, littéraires, picturales, lointaines ou proches…on commence…par Lô Borges. Eu sou como você é, je suis comme toi. Comme toi j'ai envie de faire un signe vers l'autre et de partager. Ces chaussures usées par la marche, l'avancée, le pas puis l'autre pas etc…dans les rues de Sao Paulo, sur les routes rouges du Minas Gerais ou les morros de Rio, quem sabe ?
L'une contre l'autre, elles parlent du temps passé, de la mémoire et de l'humilité. Elles sont là aussi pour le suivant, celui que Lô Borges appelle et invite à lutter avec lui. Image éperdument belle et figée, elle me parle de mouvement, me rappelle une image volée dans la rua Sao Clemente de Botafogo (Rio de Janeiro). A 19 ans, Lô Borges kiffait ses vielles pompes, nous les offrait comme seule image de lui et nous déversait sa musique magnifique….«le rêve d'un homme fait partie de la mémoire de tous» (un autre Borges…Jorge Luis).