mercredi 28 février 2007
mardi 27 février 2007
Andres Serrano
Andres Serrano - La Part Maudite
> 4 mars 2007 – Collection Lambert, Avignon
Parcours obscur, tensions sensorielles, visite de «la part maudite», exposition-rétrospective d’une grande partie des travaux du photographe new-yorkais Andres Serrano. D’une salle à l’autre, l’acception se fait précise et sans détour. La part maudite est mise à nu dans l’imaginaire torturé, empreint de croyances et de peurs (Piss Christ, Dante Inferno). Elle est montrée du doigt dans des comportements extrêmes et des choix impossibles et effrayants (Sex, KKK). Elle est photographiée dans sa brutalité inéluctable (The Morgue). Enfin dans America, l’artiste l’interroge à travers des visages. Des Américains post 9.11.01 aux regards droits, leur présence est implacable, la chair est vivante et elle nous parle. La couleur et l’extrême réalité des photos évoquent chacune le point de départ ou la mort, mais aussi la vie dans la complexité, la perversion, l’attachement. Fin du dédale, tensions toujours palpables, générées par ce travail dérangeant et remarquable.
The Rapture
The Ratpure - Live in Paris
22 février 2007 – La Cigale, Paris
The Rapture send me into raptures. Jouer un peu de ce mot explicite et physique. Traduction 1 : extase. Elle naît des guitares tenaces, du rythme sec de la batterie, des boucles dorées électriques. Avec une maîtrise parfaite de leur rock et l’appui original et allumé du souffle disco. Traduction 2 : ravissement. Il est visuel et organique. C’est les corps de ces garçons en gestes contrôlés et en mouvements faciles, en jambes brindilles et masses de cheveux souples. Le concert est un moment et un lieu magiques, une bulle bleue et rose offerte par des stars de scène et vécue comme une transa urbaine forte et vivante. Thanks The Rapture.
mardi 20 février 2007
Mangueira o Beija-Flor
Cartola - Estaçao Primeira de Mangueira
1978 - Sambodromo do Rio
Parabens, é o tempo do carnaval. Ça aide à traverser le mois de février. Pourquoi pas à New Orleans dans des rues désolées et cuivrées de fanfares, à Rio de Janeiro en plumes pailletées et peaux luisantes de coco. Masquer la réalité pour quelques jours en soufflant dans un tuba (instrument rêvé) et en dansant comme un beija-flor (école de samba-coraçao). Celebrations, it’s the brass band party time…
lundi 19 février 2007
William Eggleston
By the ways, a journey with William Eggleston
Février 2007 (sortie) - Documentaire de Vincent Gérard, Cédric Laty
Le procédé éprouve les couleurs par le transfert et l’application. Ce «n’est donc que ça», le dye-transfer. La couleur s’imprime, passe, repasse et se fige. Le «moment décisif» devient alors indélébile. Eggleston déambule, il avance dans ses paysages de villes éreintées ou de garrigues sèches comme un héron malicieux. Son pas est avisé. Le chasseur de papillon capture l’instant de la rue, d’un visage, d’un temps et l’inscrit en couleurs ultra réelles. De lui, on devine surtout et on écoute sa musique plus que ses explications…Et on admire la lumière, les cadrages ambigus. A travers le pare-brise d’une grosse américaine, le soleil rouille est doux. Là-haut dans un ciel immense, les nuages charnus sont indolents. Les bouteilles de lait sont balayées par l’abandon dans un champ de Louisiane. Au fond d’un bar marron, le chignon est impeccable, impassible, un peu angoissant.
lundi 12 février 2007
Vik Muniz
Pictures Of Holes
1999 - Paris (Exposition)
Vik Muniz, artiste brésilien contemporain. Graphisme sensitif, fait de distances et de re-création. Il photographie ses œuvres, et à travers elle chacun de nous, individus, sociétés. Il exploite notre déni, notre indifférence, nos incompréhensions ou nos oublis… Les trous ou les points formant une image secrète et intime, les enfants des rues en sucre, les portraits connus en chocolat liquide ou ketchup glissant, les oeuvres reproduites en fils entrelacés et emmêlés... Son travail est l’interprétation, le moment, l’instant. Vik Muniz travaille pour récupérer, selon ses mots « les trous noirs de la connaissance ». La science, les savoirs laissent des vides, des interstices que l’artiste choisit comme matière. Ils sont le point de départ de sa réflexion picturale et artisanale. Ces vides sont souvenirs, images inconscientes. Colorées, lumineuses, ou sombres au contraire, elles expriment une vision toujours nette, inévitable, un peu comme la lumière hivernale, en juillet à Rio, quand chaque détail devient le point d’un tout global.
vendredi 9 février 2007
Beirut
Beirut – Gulag Orkestar
2007 - Francylvannia, New York
Magie. Tout écouter à la fois sans nostalgie, dans la chaleur de ce vieux soleil, dans la tristesse d’un souvenir yiddish et l’émotion des sons Klezmer. C’est savoureux, avec un goût de bagel au pastrami, une salade de chou rouge vinaigrée, des cornichons épais, de la neige à Montréal, du soleil écrasant à NY et dans toutes les rues de Varsovie et d’ailleurs à l’est. J’aimerais bien suivre ce Beirut nouveau. Avec lui. Vagabonder dans Prenzlauer Berg (Berlin). Conduire une fiat pourrie et beige sur une route d’herbe et de sel dans les Pouilles (Postcards from Italy)...Ecouter encore encore bouleversée.
Lo Borges
Lô Borges – Eu sou como você é
1972 – Minas Gerais
C'est une action et une aventure : un espace de croisements, d'impressions et d'interceptions urbaines, musicales, littéraires, picturales, lointaines ou proches…on commence…par Lô Borges. Eu sou como você é, je suis comme toi. Comme toi j'ai envie de faire un signe vers l'autre et de partager. Ces chaussures usées par la marche, l'avancée, le pas puis l'autre pas etc…dans les rues de Sao Paulo, sur les routes rouges du Minas Gerais ou les morros de Rio, quem sabe ?
L'une contre l'autre, elles parlent du temps passé, de la mémoire et de l'humilité. Elles sont là aussi pour le suivant, celui que Lô Borges appelle et invite à lutter avec lui. Image éperdument belle et figée, elle me parle de mouvement, me rappelle une image volée dans la rua Sao Clemente de Botafogo (Rio de Janeiro). A 19 ans, Lô Borges kiffait ses vielles pompes, nous les offrait comme seule image de lui et nous déversait sa musique magnifique….«le rêve d'un homme fait partie de la mémoire de tous» (un autre Borges…Jorge Luis).
Inscription à :
Articles (Atom)